Avec 2,5 milliards de voyageurs par an, soit 10 millions de visiteurs par jour, les gares captent une grande variété de profils. Elles sont aussi multi-usages : vacances, rituel, ou routine professionnelle forment leur quotidien. L’hétérogénéité de leurs populations et l’intensité des flux qui les caractérisent en font une grande richesse qu’elles tentent d’exploiter.
La gare, une localisation stratégique
Souvent extrêmement bien situées, les gares sont porteuses de développement économique, tertiaire ou culturel, et ont, en ce sens, un rôle essentiel notamment dans les programmes Cœur de ville. Nombre d’entre elles jouissent aussi d’un patrimoine d’exception, parfois protégé au titre des monuments historiques français. Ce qui est une contrainte en termes de coûts, d’entretien ou de rénovation, mais donne également une valeur considérable à ces lieux.
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La gare, un lieu de performance commerciale
Sur les 3 029 gares que comporte la France, 400 disposent d’au moins un commerce. Cela représente 1 500 points de vente répartis sur 180 000 m2. Le chiffre d’affaires généré s’élève à 1,5 milliards de dollars et il est en progression. Grâce à ces résultats, la surface commerciale des gares s’apprête à gagner 125 000 m2 supplémentaires. Cette success story regroupe 256 enseignes (dont 75 sont arrivées il y a moins de deux ans).
La gare, berceau de concepts et de services inédits
Pour accompagner ce dynamisme, la gare mise aussi sur la nouveauté. Ainsi celle de Saint-Lazare a prévu d’accueillir un bar à cocktails à la décoration tendance et dans la même veine, deux restaurants « grande carte » rejoindront les deux déjà existants. L’évolution des modes de consommation forge également les infrastructures des gares. Ainsi 68 « Ruches Qui Dit Oui » prennent place sur le territoire (service d’achat de produits alimentaires en circuit court) et, pour accompagner la montée en puissance du e-commerce, des consignes Amazon apparaissent petit à petit dans plus de 1000 gares de l’hexagone.
La gare, des espaces en mutation
La gare s’ouvre aux nouveaux modes de travail, comme celui du nomadisme. Espaces Plug and Play et tables de coworking ont fait leur éclosion, avec succès, à Paris Gare de Lyon. Paris Austerlitz est aussi en grande transformation jusqu’en 2024 en raison d’un doublement du trafic attendu. Les surfaces des commerces et des parkings seront augmentées. Des programmes partenaires feront aussi naître 50 000 m2 de bureaux, 6 500 m2 d’hôtels et 11 500 m2 de logements sociaux. Et ces transformations ne s’arrêtent pas aux seules frontières de la capitale. Nantes et Rennes, tout comme Paris Montparnasse, ont des projets avec pour échéance 2020. Suivent les gares de Lyon Part Dieu en 2022 et Paris Gare du Nord en 2024. Enfin, celle de Toulouse (2026) précédera celle de Marseille.
Source : Conférence SIMI 2018 “Les gares, nouveaux promoteurs de vitalité urbaine : City Booster par SNCF Gares & Connexions” organisé par : SNCF GARE & CONNEXIONS